Au-delà des évictions internes d’Isabelle Kocher et de Thierry Bolloré, les départs récents des patrons de Danone et de Toshiba ont quasiment transposé le référendum révocatoire dans les sociétés. Aussi, avec le soutien de Vivendi, Amber est en passe de mettre fin au statut SCE de Lagardère. En effet, les actionnaires activistes semblent avoir réussi là ou les hommes politiques ont échoué à imposer le référendum révocatoire dans les institutions.
En particulier, ces fonds ont réussi à animer la vie sociale des sociétés et de donner un sens aux assemblées générales. Ainsi, le DG de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, a démissionné de ses fonctions mercredi, à cause de la controverse liée à l'offre de rachat de 20 Mrds $ formulée par CVC Capital Partners. En particulier, ce dernier est l'ancien employeur de Kurumatani. Bien avant Toshiba, les administrateurs de Danone ont été poussés par les actionnaires à démettre Emmanuel Faber de ses fonctions de PDG à cause d’une dose forcée de RSE qui masquait des performances financières moyennes.
En effet, de plus en plus, les actionnaires exercent leurs droits de vote pour exprimer leur mécontentement ou leur opposition aux dirigeants. En effet, une action n’est pas qu’un dividende et une plus-value potentielle mais elle est aussi un droit de vote. D’ailleurs, même Veolia qui détient 30% du capital de Suez, a dû négocier pour mettre sur les bons rails son OPA sur son concurrent français.
Dans ce contexte, grâce aux fonds activistes, les patrons ne peuvent plus composer un Conseil d’administration à la carte et faire des AG tantôt une kermesse tantôt une chambre d’enregistrement. Ainsi, ces AG ressemblent de plus en plus à un référendum qui peut révoquer certains administrateurs et pousser le président ou le DG à la démission. Ceci est d’autant plus vrai que la variation du cours en Bourse, est un référendum continu qui peut amener même les fonds les plus orthodoxes à participer à ces révocations.